Des débuts britanniques

"Cette installation a été l'une des plus difficiles que nous ayons jamais réalisées", explique Ana Maria Fuentes, ingénieur commercial chez Anton Paar Ltd. "Nous avons installé avec succès un rhéomètre MCR 302e d'une capacité de température allant jusqu'à 1 000 °C dans une boîte à gants inerte"

MoltexFLEX, une filiale de la société canadienne Moltex Energy Limited, a présenté le concept du réacteur FLEX en 2022. Il s'agit d'un réacteur à sels fondus de la taille d'une maison individuelle, qui devrait fournir de l'électricité à environ 40 000 ménages. La technologie nucléaire avancée est destinée à compléter l'énergie éolienne et solaire, à être extrêmement flexible et utilisable en fonction des besoins. Les sels de fluorure servent de carburant et de liquide de refroidissement.

Des résultats précis avec une solution unique
"Le sel fondu est très sensible en termes de viscosité et de masse volumique. Il est donc essentiel de disposer d'informations précises sur ces paramètres à différentes températures", explique Phil Quayle, chimiste principal chez MoltexFLEX. Il existe peu d'informations sur le comportement à haute température des sels fluorés utilisés dans le réacteur FLEX. Seules quelques entreprises et institutions de recherche ont étudié la masse volumique et la viscosité, car le sel est contaminé par la moindre quantité d'oxygène ou d'eau, ce qui fausse les données. L'installation du rhéomètre dans la boîte à gants, qui est remplie d'azote pur, résout ce problème et permet aux scientifiques d'obtenir des résultats précis. L'équipe d'Anton Paar Ltd. a calibré le rhéomètre avec des sels de chlorure à des températures plus basses. MoltexFLEX peut maintenant générer des données très précises sur le comportement rhéologique des sels FLEX.

"À notre connaissance et à celle d'Anton Paar, personne au Royaume-Uni n'a installé un rhéomètre à haute température dans un environnement climatisé comme celui-ci", déclare la chimiste Beth Mapley, qui met au point des procédés d'utilisation du sel combustible de substitution du fluorure d'uranium. "C'est vraiment passionnant de pouvoir travailler sur une recherche de pointe comme celle-ci", ajoute-t-elle.